► Épisode 21

Comment faire vivre ses relations partenariales ?

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Une asso agit rarement seule. Elle évolue dans une multitude d’écosystèmes avec lesquels il faut apprendre à composer. Il y a les acteurs institutionnels, les financeurs, les acteurs du territoire, les structures avec lesquelles on aimerait travailler, et celles avec lesquelles on est obligé de travailler. Il y a des règles à respecter, des normes que l’on découvre plus ou moins sur le tas… Autrement dit : les relations inter-structures, c’est comme les relations inter-personnelles : rien n’est moins simple ! C’est subtile et complexe.

Alors, comment s’y retrouver ? Comment gérer les relations avec ses partenaires ? Comment faire vivre ses relations au-delà du formalisme des contrats ? Comment avoir une réelle réciprocité dans les échanges ? Quelle place cela doit-il prendre dans la vie et les activités de l’asso ?

Aujourd'hui, nous explorons ces questions avec le Collectif associatif du bassin alèsien (CABA), et son représentant Bruno.

Enregistré le
21 mai 2024
Réalisation par
Guillaume Desjardins, synchrone.tv
Sur une musique de
Sounds of Nowhere - “It Goes On...”
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Creative Commons Attribution (2.0)

L'édito de Yaël

Au Mouton numérique, je me souviens très bien de notre premier partenaire, formalisé comme tel : La Gaîté lyrique. C’était en 2017, pour notre 2e événement, un débat sur le numérique et l’école.

C’était le premier contrat qu’on signait, c’était impressionnant, ça justifiait le classeur papier que j’avais acheté pour ranger toute notre paperasse administrative. Contrat pour l’assurance essentiellement. « En cas de pépins, on est couvert ». Je me souviens de m’être fait pas mal de scénarios catastrophes à ce moment-là : et si y’a le feu… qui est responsable ? qu’est-ce qu’on engage avec ce bout de papier de 10 pages imprimé en 2 exemplaires ? Je me souviens aussi que je m’étais sentie toute petite – si y’a un problème, faut pas se leurrer, ce sera forcément pour notre pomme.

Très vite, sur le site de l’association, on a mis les logos de toutes les structures avec qui on avait fait des trucs. La plupart, c’était des salles (on fait des débats, des événements). Logique de croisement de publics qu’on mettait en avant. Et on peut dire qu’on a fait de beaux partenariats de ce point de vue là.

Mais au bout de 2-3 ans, ça faisait qqch d’assez artificiel… quel lien, quelle relation avons-vous avec l’institut du monde arabe par exemple ? ok, on a fait un événement là-bas, y’a 2 ans… mais sinon ? est-ce que l’on peut dire que c’est une structure « amie » ?

À l’inverse, on se rendait compte que des structures avec qui on échangeait régulièrement - mais avec qui on ne faisait rien - n’apparaissait pas. Pourtant, le lien était beaucoup plus fort, les échanges beaucoup plus étroits, on allait aux AG des uns et des autres. L’exemple le plus frappant, c’est Designers éthiques bien entendu - l’asso de Karl – la preuve, ça a donné Questions d’asso… pourtant je ne pense pas que le logo DE ait été un jour sur notre site. Et ce n’est pas propre à DE et à Karl, on a ça avec d’autres structures. Je pense à La Quadrature du net par exemple - qu’on a reçue dans la 1ère saison de Q°A, plusieurs fois, on est allé à leur week end associatif, ils-elles sont venus à nos “pots moutons”, on a fait des rencontres inter-asso pour échanger sur la manière dont on comprenait un sujet, sur des questions d’organisation aussi. Cette porosité se retrouve dans les membres que l’on partage, qui naviguent d’une structure à l’autre. Pourtant, ici, pas de contrat, pas de papier, pas de formalisme. Est-ce un « partenaire » ? j’en sais rien… peut-être pas. Ce qui est compliqué à définir, c’est que des amitiés se nouent de personnes à personnes. Comme si la proximité de l’association, de la structure, passait par la proximité, les relations que les pers. nouent les unes avec les autres. Et ça, c’est dans les moments de transition qu’on s’en rend compte, les moments de renouvellement de bureau par exemple. On file un contact, et on voit passer un mail super formel alors qu’on aurait pu envoyer un texto facilement. Ça ne facilite pas le départ de ceux qui travaillent ces relations - souvent de manière informelles et non pensées comme tel d’ailleurs.

Maintenant, au Mouton, j’ai l’impression qu’on réfléchit en termes « alliances », et ça devient un point central de notre stratégie. Pas une stratégie de com, de visibilité, mais une stratégie militante : qui on a envie de soutenir ? de qui on a envie de se rapprocher ? avec qui on veut partager notre temps, notre réflexion ? et surtout… quelle forme ça prend au-delà des bonnes intentions et des mots … et ça, c’est central, parce que ça engage les actions de l’asso, qui seront peut-être moins visibles, peut-être d’une autre nature aussi… enfin, ça pose plein de questions.

Alors, vous voyez, je suis passée des « partenariats formels » à des stratégies d’alliance… en passant par les structures amies, trois relations assez différentes. Je ne sais pas forcément quoi faire de tout ça, mais je vous le partage. Et j’ai bien hâte d’entendre votre vision à CABA là-dessus !

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