Coups d'état associatifs, comment s’en sortir ?
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Karl La vie démocratique va de pair avec une certaine conflictualité. Désaccords d'orientations ou de gestions, mises en évidence de contradictions internes. Assemblée générale tendue. L'expression du dissensus est plutôt un signe de bon fonctionnement démocratique du collectif. C'est ce qui permet de poser les sujets qui fâchent, qui bien souvent sont des sujets de fond et d'expérimenter de nouvelles manières de faire. Cependant, il n'est pas rare que cette conflictualité dérape et se transforme en lutte d'ego et de pouvoir au détriment du projet associatif et de la santé du collectif. Comment identifier ces moments de bascule et de crispation? Comment s'en prémunir et, le cas échéant, comment s'en sortir? Quelle place les statuts peuvent avoir ou non dans cette régulation? En d'autres termes, que faire en cas de putsch associatif? Ce sont ces questions que nous vous proposons d'aborder dans ce neuvième épisode de Questions d'Asso, le podcast par et pour les associations, en partenariat avec la Maif. Pour parler de ce sujet, nous recevons aujourd'hui une radio associative qui vient de sortir d'un conflit de gouvernance intense la radio Albigès, qui représente aujourd'hui par l'un de ses salariés et l'une de ses administratrices, Michèle. Bonjour Will. Bonjour Michèle.
Michèle Bonjour.
Karl Vous êtes d'ailleurs les premiers qu'on reçoit ici en tant qu'auditeur du podcast. Ont été rencontrés dans ce cadre. Vous rediffuser notre podcast sur votre radio et on vous en remercie. On est également accompagné par Stéphane Courtois, juriste de la Manif, avec qui nous éclaireront les grands principes à avoir en tête lorsqu'on rédige les statuts d'une association. Bonjour Stéphane.
Stéphane Bonjour.
Karl Et pour animer ce vocation, j'ai moi même le plaisir d'accompagner Yaël. Cet épisode de Questions d'Asso est réalisé aujourd'hui par Reha Simon de Synchrone TV sur une musique de Sound of Nowhere. Vous pouvez vous abonner à Questions d'Asso sur votre plateforme de podcast préférée sur Apple Music, Google Podcast, mais également Spotify, Deezer et Soundcloud. Vous pouvez également écouter ce podcast directement sur notre site web où vous retrouverez une version textuelle de celui-ci. Nous sommes très heureux d'être avec vous pour ce nouvel épisode de Questions d'Asso. Installez vous confortablement et c'est parti! Et on retrouve GL pour l'édito.
Yaël Merci Karl. Donc aujourd'hui je vais faire assez court pour l'édito. Je vais surtout vous présenter un article de Laurent Samuel qui est auteur du blog Association 1901. C'est un article qui est publié en juin 2009 et qui s'intitule Vie associative, un enfer pavé de bonnes intentions. En 2009, Laurent Samuel a lancé un large appel à témoignages sur les conflits internes dans les associations régies par la loi 1901. Donc, je cite rivalités de personnes, conflits de compétences, harcèlement, coups fourrés, putsch et coup d'État, violation caractérisée des statuts, culte du secret, opacité, détournements en tous genres, licenciement abusif. Bref, les témoignages que Laurent a reçus sont édifiants. Mais malheureusement, on peut trouver des histoires similaires dans tout type de structure. Qu'est ce qui fait la particularité du modèle associatif? C'est un article de blog qui introduit le sujet plus qu'il ne le approfondit. Mais ce qui m'a interpellé et ce qui me semblait intéressant, c'est qu'il met en avant deux types d'explication. La première, c'est la difficile cohabitation entre des dirigeants bénévoles et des managers qui sont salariés. Ça, c'est un sujet qu'on avait déjà commencé à aborder dans un épisode précédent notamment, qui portait sur les conditions de travail et très certainement qu'il faudra à mon avis refaire un épisode plus précisément sur cette question. Donc entre aussi la différence d'implication et surtout la différence entre des dirigeants qui ont peut être une vision plus stratégique et des managers opérationnels. Comme on dit le frottement qu'il peut y avoir entre les deux. Le deuxième argument qu'avance Laurent Samuel, c'est aussi la forme associative en elle même qui, de par sa souplesse juridique, permettrait, je le cite, de rester un véhicule privilégié pour faire prospérer en toute discrétion, coteries, en toute discrétion, coteries et rentes de situation. Donc, en d'autres termes, l'association peut dans certains cas être le support, donc le véhicule juridique de confiscation de pouvoir pour préserver sa propre situation personnelle, que ce soit par des avantages matériels ou simplement la position sociale. Donc, dans la mesure ou beaucoup de bénévoles s'engagent sans vérifier la qualité de la gouvernance ou même sans regarder le statut de l'association, Laurent Samuel parle ainsi de despotes du village, d'ego surdimensionnés, d'escrocs patentés, de psychorigides tout autant de dénominations que je regrouperait peut être sous le terme de personnalités qui pourraient être toxiques pour l'organisation et qui profiteraient du statut associatif. C'est aussi pour ça que ça ne semblait important après de cibler la question d'expert sur cette question des statuts. Ces deux facteurs explicatifs, on peut en ajouter peut être deux autres, qu'on avait aussi pu explorer dans des précédents épisodes. D'une part, peut être les enjeux du financement associatif qui pèsent très fortement, comme on l'a vu sur les organisations du travail et la la précarisation plus globale du secteur et de l'autre, des pressions politiques externes ou internes et externes dans le sens externe à l'association, mais qui peuvent peser justement en terme de financement. On avait parlé dans un épisode précédent des procédures bâillons qui pouvaient s'exercer sur sur les associations pour les faire taire si elles sont trop militantes ou si elles remettent en cause un projet urbain ou politique de la ville, mais aussi en interne, avec des conseils d'administration et des logiques politiques qui seraient internes à l'association. Donc pour finir, vous voyez, je vais vite. Aujourd'hui, je mentionnerai une loi qui, sur le papier, semble intéressante, qui est une loi anti-putsch spéciale, association qui a été adoptée au Sénat en avril 2000. Vingtaine et qui qui met en tout cas qui y propose et même pas qui propose, ce qui oblige de soumettre certaines décisions, comme les nouvelles adhésions ou des modifications statutaires à une délibération collégiale. Donc, on pourrait s'en réjouir. Ça pourrait même être une piste intéressante. Mais dommage ou pas, ça ne cible que les associations cultuelles. C'est à dire que les associations de culte, dans le cadre de la lutte dite contre le séparatisme qui prend des tournures de quand même de plus en plus inquiétantes. Et sur ce sujet, je vous renvoie à un rapport et on va sûrement aussi essayer de faire un épisode. Sur la question du dernier rapport de l'Observatoire des libertés associatives, publié en janvier 2022, Une nouvelle chasse aux sorcières enquête sur la répression des associations dans le cadre de la lutte contre l'islamisme. En tout cas, c'est intéressant de se dire que quand on parle de putsch associatif, là, les seuls qui les intéressent, c'est dans des cas très, très précis. Une fois qu'on a dit ça, on peut commencer l'entretien et rentrer dans le vif du sujet. Donc rebonjour Will et rebonjour Michel. Merci beaucoup d'être avec nous aujourd'hui pour partager justement un coup d'état, donc pas du tout dans une association cultuelle et donc à Radio Albigeois. Un coup d'état quand même assez fou que vous avez vécu en 2019 et qui s'est étendu jusqu'à 2021 à peu près donc quelque chose qui a été assez long. La situation était particulièrement difficile pour vous, donc vraiment merci de nous partager ça. Mais ce qui mérite quand même d'être. C'est que vous vous en êtes sortie et que vous avez réussi à reprendre le contrôle de l'association. Et là où de ce qu'on remarque et des témoignages qu'on peut recevoir et qu'on peut lire. En fait, beaucoup d'associations, dans un cas de conflits intense de gouvernance, finissent juste par s'arrêter, mettre la clé sous la porte ou créer deux structures distinctes associatives. Ce qui nous semblait aussi intéressant, c'est que la radio albigeoise, mais vous allez nous en dire plus, est une association occitane qui a près de 20 ans, il y a aujourd'hui plus de 40 ans et qui à l'époque, allait sur ses 40 ans. C'est à dire une vieille association. On imagine que ce n'est pas la première fois que l'association a été mise en difficulté et que vous avez dû vivre un nombre de conflits assez important, en tout cas en interne. Et donc cette crise de gouvernance a pu être aussi une occasion ou pas, vous allez nous le dire, de raviver des tensions plus anciennes ou plus passées. Donc comment? Comment articuler ça et comment vous en êtes sortis? Mais avant que vous nous racontiez peut être plus précisément ce qui s'est passé et que vous nous redéfinis un peu, le cadre pour celles et ceux qui nous écoutent, puisse un peu replacer la radio dans le paysage, le large paysage des associations. Et on aimerait vous soumettre trois petites questions qu'on a l'habitude de poser aux associations qui nous rejoignent dans cet épisode qui s'appelle la carte d'identité de l'association. Est ce que vous êtes prêts?
Michèle Nous sommes prêts.
Yaël Super Michel Will. Est ce que vous pouvez d'abord nous décrire l'activité de Radio Albigeois? Qu'est ce que vous faites au quotidien?
Michèle Eh bien, on fait de la radio, comme notre nom l'indique, et je vais citer nos statuts. On est une association d'intérêt général. On l'a mis dans les statuts parce qu'on y tient, même si c'est un statut qui peut se perdre. Et on anime un média radiophonique d'expression locale. Donc l'association c'est radio albigeois et le média s'appelle aussi Radio Albigeois. Donc nous, on produit et on diffuse des émissions radio en mettant l'accent sur la diffusion des cultures présentes localement, surtout la culture occitane enfin, notamment la culture occitane puisque effectivement au départ Radio Albigeois, c'était une radio en occitan et occitane. C'était une radio très militante à ce niveau là. Et donc ça s'est beaucoup ouvert en 40 ans puisque comme tu le disais, la radio, elle est née au tout début des radios libres en fait. Et donc elle a plus de 40 ans maintenant. C'est une vieille dame pour une radio mais elle a de beaux restes et en fait elle s'est peu à peu ouverte. Il y a eu des émissions portugaises, il y a des émissions télé à la monte, des émissions du Maghreb. On a plein d'émissions avec des asso, avec, avec différentes personnes et en fait les micros de la radio sont ouverts à tous les acteurs et tous les acteurs de la vie culturelle, associative et sociale. Mais aussi c'est important pour nous, aux gens qui désirent s'exprimer et qui n'en n'ont guère l'occasion. C'est à dire souvent à des gens qu'on entend peu. Quoi? Des gens, comme on dit, sans plan, ou qui sont ou qui sont en galère, des fois dans le respect de l'autre, de l'égalité, de la non-discrimination. On y tient beaucoup aussi. Voilà. Et je dirais en fait globalement. En résumé, on est une radio de salle gauchiste et anarchiste.
Yaël C'est super. Merci pour cette présentation. Et justement, peut être pour avoir aussi une idée un peu plus précise parce que tu parlais de Radio Libre. Michel Du coup, c'est quoi votre mode de financement?
Michèle Et alors? On a un budget qui tourne bon an mal an, ça peut être plus, ça peut être moins, mais c'est quand même plutôt plus dans les 140 000 € annuels. Et on est essentiellement une radio subventionnée. On est considéré qu'on est vraiment un média local, on fait de la radio de proximité, on fait de la radio, on est installé dans les quartiers entre guillemets difficile d'Albi. Au départ, on était à quand ou poss? Qui a vous ne vous dit rien? Mais c'est le quartier le plus chaud d'Albi et maintenant on a déménagé, on est à Lapanouse qui est l'autre grand quartier chaud d'Albi et on fait pas mal d'actions avec les habitants des quartiers. Justement, on fait pas mal d'actions en direction de la jeunesse et donc on a beaucoup. On a la grande majorité de notre budget de 90 du budget qui se compose de subventions. Alors on a des subventions qui correspondent à des actions précises, par exemple sur sur telle ou telle émission. Et puis, on a une grande partie qui vient du FSR, c'est le fonds de soutien à l'expression radiophonique et c'est presque 50 de notre budget. Donc c'est très important. Et en fait cette subvention là, la subvention du FSR dépend de points et on gagne des points justement en ouvrant la radio à des femmes, à des associations, avec des actions, en donnant des formations aux salariés. Donc c'est quelque chose qui ne peut pas être sucré politiquement. On va dire ça, c'est très important pour nous. Après, on a aussi des subventions importantes du Département, de la Région. On a des subventions d'associations occitanes, de quelques communes. Voilà, ça, ça correspond à nos subventions. Et c'est vrai que, par exemple. Les subventions du Département ou de la Région. C'est parce qu'on est une radio locale et on parle des actions locales. Donc on fait des choix. Il arrive qu'on critique assez, assez virulemment, on va dire. Certaines actions menées par le Département ou la Région. Et c'est vrai que parfois la question s'est posée de savoir si on devait vraiment critiquer, dire ce qu'on en pensait parce que ça risquait de nous valoir une coupure de subvention. On savait qu'il y avait un certain risque. Donc on est soumis à ce genre d'aléas éventuellement. Mais comme de toute manière on est une radio ou comme je le disais, qu'il y a un budget assez important, de toute manière, avec un budget important, on a des dépendances aux gens qui nous donnent de l'argent. C'est clair et net. Après, nous, on a toujours fait. Oui, on a toujours fait le choix de critiquer quand au fond, on trouvait que c'était critiquable. Voilà.
Wil Et j'ajoute qu'on a aussi de l'autofinancement puisqu'on fait des ateliers dans des écoles, dans des EPAD, etc qui sont financées. Alors c'est une autre façon de toucher de l'argent public. Plus qu'en général les écoles sont des écoles publiques etc donc mais c'est des prestations qu'on cofinance avec un taux horaire etc qui font qu'ils font cinq ou 6 %. Je pense qu'un peu plus de l'autofinancement vient des prestations.
Michèle Et enfin les adhésions et les dons. Mais en fait, c'est vrai que les adhésions et les dons représentent une part très réduite de notre budget. Globalement, parce qu'en fait ça, ça a déjà été discuté moult fois. En A.G. Justement, on a une adhésion qui est qui est basse. En fait, dix ou 20 €, on peut faire des dons, mais dix ou 20 € suivant, laissé à l'appréciation de la personne suivant ses ressources. On nous a déjà dit que c'était peu, que c'était trop peu et en fait, nous, on n'est pas tout à fait d'accord avec ça, notamment du fait que on est installé, donc, comme je le disais, dans les quartiers difficiles d'Albi. Et pour nous, c'est important que les gens puissent adhérer à un coût modeste. Voilà.
Karl Et qui sont ces adhérents?
Michèle Il y a à le dire, il y a de tout et de n'importe quoi. Si je puis me permettre. Mais oui, il y a des gens normalement, il y a tous les gens qui font des émissions puisque après, au niveau de l'assurance, c'est important. Mais on a effectivement des soutiens. Il y a des gens du quartier par exemple. Il y a des gens qui ont fait une ou deux émissions pour parler des choses qui les intéressaient. Et eux, quand, quand ils viennent en tant qu'invité, ne sont évidemment pas tenus d'adhérer, mais donc qui choisissent d'adhérer pour nous soutenir. On a des gens aussi, comme je le disais, obligés. C'est une vieille dame, des gens qui ont été à la radio, étant enfants ou étant adolescents, qui sont passés dans les studios pour apprendre ce que c'était que la radio ou aussi il y a 40 ans dans la préhistoire. Il faut quand même bien se dire que le téléphone portable n'existait pas et c'était terrible. Mais les gens vivaient et à cette époque reculés, par exemple le radiologiste, quand il y avait des colonies de vacances qui partaient. Radio Albigeois, sur ses ondes, ouvrait ses micros à ou aux gamins qui pouvaient contacter leurs parents, les parents qui envoyait des messages aux enfants. Et tout ça, quoi. Voilà. Donc, il y a des gens qui adhèrent aussi pour ces raisons là, parce que pour eux, ça représentait quelque chose effectivement à différentes étapes de leur vie.
Wil Il y a aussi une adhésion associative des associations du quartier ou de la ville en général culturelles, sportives, etc qui peuvent adhérer. Et du coup, ça leur donne un gros des droits pour annoncer un peu en avant première leurs informations sur les ondes. Ou il y a plusieurs formules pour annoncer leur actualité et pour le pour le coup, là, ils arrivent à l'année en tant qu'association, ils font partie de la vie associative, de la radio.
Yaël Super merci beaucoup. Et du coup peut être dernière question de la carte d'identité. Comment est ce que vous êtes organisés? Donc là, vous avez parlé à des membres, vous avez des salariés. Comment ça commence à s'articuler tout ça?
Michèle La radio a quatre salariés. On a trois salariés qui sont en fait aux commandes, aux manettes techniquement animateur technico réalisateur pour Will et Arnaud et techniciens réalisateurs pour Melvin. Et puis on a aussi une salariée administrative. Voilà les quatre salariés de la radio. Et sinon, on a les membres, les adhérents qui sont là lors de l'A.G. Tout le monde a le droit de vote. Tous les adhérents ont une voix. Et puis on a un conseil d'administration qui peut se composer de 7 à 13 membres, dont deux membres, on va dire indéboulonnables parce que appartenant à des associations qui ont créé la radio, donc des associations occitanes et le reste élu. Et enfin, on a un bureau qui est maintenant un bureau collectif puisque les statuts ont été modifiés très récemment. Autrefois, nous avions un administrateur, un administrateur, un président, mais ce n'est plus le cas. Nous sommes maintenant dirigés par un bureau collectif. En fait, on a tous la même responsabilité juridique et la même responsabilité, le même pouvoir de direction.
Wil Et j'ajoute y a si on ne peut pas compter comme demi salarié, on a en fait une salariée qui est mutualisée avec une autre radio associative, amie de sur le territoire qui est plutôt dans l'ouest du Tarn et c'est une donc c'est une salariée qui donne le salaire est mutualisée avec une radio amie et donc elle fait le produit des émissions pour les deux radios et sur son salaire mutualisé pour les deux radios.
Yaël Merci beaucoup et ça fait je pense bien la transition avec le sujet du jour. Karl, je te laisse commencer notre première partie, l'entretien.
Karl Et pour cette première partie, en fait, on voulait justement revenir sur l'épisode difficile que vous avez vécu entre 2019 et 2020. Tiens donc voilà, il y a eu une une prise de pouvoir au sein de l'association et avant d'arriver dans une partie plus analytique donc, on voulait vous laisser expliquer ce qui s'était passé. Si on a bien compris, c'est surtout donc Michel qui va s'exprimer. Alors voilà, Michel, est ce que tu peux nous raconter ce que vous avez vécu pendant cette période?
Michèle Alors ce qui s'est passé, c'est que au départ, donc en 2019, juste un peu de temps avant l'âge de 2019, il y avait eu déjà des dissensions au sein du conseil d'administration de l'époque, dont je n'étais pas membre. Je tiens à le dire et en fait, il y avait eu le départ de pas mal d'administrateurs. Il en restait quelques uns, mais loin des quinze. À l'époque, c'était quinze maximum. Et puis, en fait, il y a eu encore d'autres dissensions et le président de l'époque a démissionné, mais très peu de temps avant l'A.G. Et du coup, quand l'A.G 2019 s'est tenue, il y avait beaucoup de place à pourvoir au conseil d'administration et il y avait donc des dissensions entre les gens qui restaient dans ce conseil d'administration.
Yaël Michèle, peut-être, et est ce que pour clarifier un peu, tu pourrais nous donner la nature de ces dissensions?
Michèle C'était vraiment des questions de pouvoir interne, de problème décisionnel. Ou qui décidait quoi? Qui disait quoi? Qui, comme je le disais, moi à l'époque, je n'étais pas administratrice. Mais c'est vrai que apparemment, moi, de ce que j'en ai compris, le président de l'époque était quand même assez omniprésent et omnipotents. Mais ça se passait très bien, par exemple avec l'équipe salariée, parce que c'était quelqu'un qui, au contraire par rapport aux salariés, était très attentif à leur bien être. Mais par rapport aux autres administrateurs, il était un peu dirigiste, on va dire voilà. Donc ça créait des dissensions dans le C.A. Et en fait, au bout d'un moment, comme je disais, il a démissionné avec pertes et fracas. Et en fait, quand on est arrivé à 2019, donc moi je me suis présenté parmi d'autres à ce moment là pour être administratrice. Mais il y a eu aussi des gens, je les appellerai machin. Voilà des machins qui se sont présentés et en fait, c'étaient des gens qui n'avaient jamais été adhérents, dont on ignorait tout et même certains n'étaient pas là. Assez âgés, ils avaient et s'étaient fait représenter par quelqu'un qui a dit en gros machin vient d'adhérer, il se présente, il est super sympa. Je vote pour lui et vous devriez en faire autant. Voilà. Or à l'époque, en fait, avec les statuts précédents de la radio, comment dire si dans le cas de machin il suffisait qu'il y ait deux personnes qui votent pour machin pour qu'il soit élu s'il n'y avait pas d'autres personnes mieux élues. Donc si par exemple, il y avait treize places à pourvoir dans ce conseil d'administration et qu'il y avait dix machin qui se présentaient et c'est tous les dix machin était élu, même si 90 des adhérents n'étaient pas d'accord. Est-ce que vous comprenez là ?
Karl Tout à fait, on te suis bien.
Michèle Voilà.
Yaël Que Stéphane fronce les sourcils.
Stéphane C'est original.
Michèle Donc. Donc ce qui s'est passé, c'est qu'effectivement un certain nombre de machin a été élu.
Stéphane Excusez moi, il n'y avait pas de majorité de demandé pour répondre pour élire un administrateur.
Michèle Eh bien non, d'accord. Non, mais on avait des statuts, c'était des statuts pleins de trous. Il faut quand même le constater, il y avait de gros problèmes avec ces statuts. Donc un certain nombre de machin ont été élus. Et c'est à partir de là que les ennuis que le putsch a vraiment commencé puisque c'est avec ces machins et une partie quand même d'eux, notamment des administrateurs, des anciens administrateurs qui étaient restés, qui ne s'entendaient pas avec le président, le précédent président et qui en fait ont fait cause commune avec ces nouveaux venus. Parce que, fait en gros, ils voulaient tous faire autre chose avec la radio que ce quelle était notamment. Il y en a un qui voulait faire de la musique, il y en avait un autre. Il y en avait plein d'autres qui voulaient faire du rugby, du sport. On a découvert après que certains voulaient faire une radio commerciale. Et en fait, ça a assez rapidement dégénéré. Et comme le conseil d'administration n'était évidemment pas homogène puisque il y avait des gens dont moi, j'avais aussi été élu qui n'étaient pas. D'accord avec ce genre de conduite, on s'est fait virer comme des malpropres. Il faut quand même bien le dire puisqu'en fait on la majorité, il avait la majorité en s'unissant pour des raisons diverses et variées, la majorité nous a viré sur sous des prétextes on va dire quand même assez fallacieux.
Karl Quand tu dis "virés" et que c'est moi quand tu dis "virés", ça sous entend que vous avez été exclu du conseil administration.
Michèle On n'a pas seulement été exclu du conseil d'administration puisque le conseil d'administration est élu par l'A.G. Donc à l'époque, avec ces statuts là, quand il y a rien de précisé pour nous exclure du conseil d'administration, il aurait fallu que l'A.G nous exclue. Or, elle ne nous aurait pas exclus. Donc ce qui s'est passé, c'est qu'ils nous ont exclus de l'association en invoquant qu'on avait qu'on avait violé les statuts.
Stéphane Et ce qu'il y avait un règlement intérieur.
Michèle Oui, il y avait un règlement intérieur, mais qui était assez assi un.
Stéphane Paragraphe huit sur ce règlement et.
Michèle Non le règlement.
Stéphane D'outils, ça n'a pas été l'outil pour vous.
Michèle Exclure. Non, ça a vraiment été les statuts en fait.
Wil Oui, des statuts et beaucoup de mauvaise foi aussi.
Michèle C'est pour ça que je parlais de prétexte fallacieux.
Wil Il y a quand même des choses voir peut être on en parlera, mais il y a l'interprétation des textes qui faisaient que de toute façon, ils étaient du bon côté et même des choses vraiment aberrantes. Ils demandaient à chaque fois une majorité, à une voix près. Donc il suffit qu'il suffisait qu'ils disent à leurs amis de voter ça, même si c'était complètement aberrant. Ils ont fait des choses à huis clos, etc ou devant la loi, ça valait rien, mais quand même, c'est eux qui avaient les rênes en tant que, tant qu'ils avaient laissé les rênes, les ils faisaient, ils faisaient ce qu'ils avaient à faire. Donc l'exclusion de membres du C.A.. Moi ils m'ont mis à pied.
Michèle Place et ensuite mise à pied puis licenciement de Willot. Donc c'était vraiment. Ça visait vraiment à construire une radio totalement différente, oui.
Yaël Est ce que du coup, à ce moment là, la quand il y a eu ce revirement? Les membres ont été consultés. À un moment, ils ont été tenus informés de tout ça.
Michèle Ah non, évidemment non. Alors pas de leur fait. En fait, en fait, comme quand ils nous ont exclus de l'association, ils nous ont exclus de l'association parce qu'on avait voulu organiser une A.G. extraordinaire. Parce que dans les anciens statuts, il y avait des articles contradictoires. Un article qui spécifiait que pour nager, extraordinaire. Si plus de la moitié des adhérents voulait organiser une A.G. extraordinaire, il organisait une A.G. extraordinaire. Mais on avait un autre article dans les statuts qui disait que l'A.G extraordinaire devait être convoquée par le président et donc nous voyons que ça commençait à dégénérer salement. Quand je dis nous, je veux parler de la minorité, la grosse minorité du conseil d'administration qui n'était pas d'accord avec la petite majorité du conseil d'administration, voyant que ça dégénérait salement. En fait, on avait rameuté les adhérents et c'est là que ça a commencé. C'est là, en fait que les gens se sont mobilisés. Les adhérents se sont mobilisés. Il y a d'autres d'autres gens qui ont adhéré alors qu'ils étaient plutôt sympatisants de la radio, mais pas forcément adhérents. Et tous ces gens? Tous ces gens ont demandé. On dit OK, maintenant on est plus de la moitié. On organise une orgie extraordinaire pour vous virer, vous virer vous. Et puis on fait un autre C.A. Et c'est comme ça. Et c'est là, en fait, que que les adversaires ont été consultés. Un avocat qui a dit Pop-Up? Pas du tout. C'est au président de convoquer cet avis. Si vous l'organiser, vous n'êtes pas dans la loi et en fait ça ne sera pas valable et donc on fera intervenir la police en gros.
Wil Donc c'est les putschistes qui nous accuser de putschistes. Voyez juste pour qu'on comprenne bien en terme de temporalité les événements que tu décris. Michel, ça s'est passé en combien de temps? À peu près? Je crois que là, j'essaie. Là, j'ai 2019, c'est mai et c'est octobre. Les gens se sont mobilisés pour faire une A.G. en octobre 2019. Ouais et moi, c'est à ce moment là ou j'ai commencé à être un peu inquiété aussi par part par la direction qui me souffle, qui me reprochait des choses aberrantes. Et plus je notais des choses dans leurs comportements, plus on me disait que j'étais un subordonné, etc Donc je me suis mis en arrêt maladie à ce moment là et ça continue encore. Deux mois ou moi j'étais en arrêt maladie, il y a eu. C'est là que je crois que c'est pendant cette période là que les membres du C.A. ont été exclus en deux fois je crois. Il me semble bien puisque la première fois, ils avaient passé comme il fallait bien plusieurs choses.
Michèle Mais ça a été aberrant. Ils ont essayé d'organiser une réunion de C.A. puis en fait, c'était pas valable. Je ne sais même plus pourquoi c'était à une réunion de C.A. par contre. Ou là d'ailleurs, ça devait être celle là. Ils ont fait semblant d'appeler leur avocat, genre tu vois à 8 h du soir et tout c'était n'importe quoi. En fait, il y avait vraiment c'était. C'était juste hallucinant quoi en fait? Et puis en fait, donc à partir de ce moment là, je pense à partir de ben oui, de nous un peu avant notre exclusion, et puis avant que Guy ne soit licencié de manière totalement abusive. C'est là que les gens ont vraiment commencé à se mobiliser. Et c'est vrai que le premier C.A ou y devait voter l'exclusion, notre notre exclusion à nous vilains qui avions voulu convoquer une A.G. sans l'autorisation du président. Alors eh bien en fait, il a dit il y avait je ne suis plus 30, 40 personnes devant la radio pour nous soutenir. Enfin, ça a été assez particulier, il faut bien le dire. Pareil quand ils ont fait l'entretien de Wilson, l'entretien pré licenciement, il y avait. Les gens s'étaient mobilisés pour venir soutenir Will. On était devant les locaux de la radio à l'époque. C'était quand Hugo, il avait fait venir des vigiles.
Wil Il y avait des vigiles de valeur, carrément quoi.
Michèle Ah oui, c'était des vrais professionnels itou.
Karl Et alors? Donc les membres du conseil d'administration qui protestaient se retrouvaient exclus ou tu te retrouves donc licencié? Et à partir de ce moment, qu'est ce qui se passe alors?
Michèle À partir de ce moment là déjà, le collectif de soutien Les Amis de la radio avait été créé Les Amis de radio. Ah le budget alors? Ça n'a jamais pris vraiment la forme d'une association parce que ça, c'était trop. On était dans l'action, coin, c'était vraiment, mais c'était un collectif de soutien. Il y a eu vraiment une mauvaise, une une super mobilisation, il faut bien le dire. C'était très émouvant pour nous. D'ailleurs, je suis encore ému.
Karl Et on l'entend.
Michèle Oui, et c'était à partir de là. En fait, oui. Les gens, on a été mes plusieurs centaines. En fait, il y a eu plusieurs centaines d'amis de radio albigeoise qui tous mettaient leur pierre. Et à partir de là, il y a eu effectivement de grandes discussions pour savoir ce qu'il fallait qu'on fasse. On a dit OK, puis ce qui nous menace. On organise pas cet avis nous même parce qu'on risque effectivement que le tribunal l'invalide et ce n'est pas le propos. Donc qu'est ce qu'on peut faire? Et c'est grâce à grâce à ce collectif des Amis de la radio qui ou tous les gens ont mis au pot. C'est comme ça en fait qu'on a pris une avocate. Maître Boivin, comte Tijani qui en fait est spécialisé dans le droit des entreprises. Et c'est grâce à Maître Boivin qu'un administrateur judiciaire a été élu. Je me rappelle quand on est.
Wil Nommé par le tribunal.
Michèle Et en fait, quand on est allé la voir, on lui avait apporté... Alors parce que les gens continuaient à adhérer. Mais le président refusait de prendre les adhésions puisque déjà il était en mission. Quand on était minoritaire, il refusait de prendre les adhésions. Donc, en fait, ce qui se passait, c'était que les gens adhéraient apporter l'argent et le bulletin à la radio et demander à Virginie, la secrétaire, pour qui ça a été extrêmement stressant. Une photocopie et un et une signature comme quoi il avait payé par chèque ou par en liquide et on a accumulé ça et on a apporté le dossier à Maître Boivin. Et donc en fait, l'administrateur judiciaire a été nommé par le tribunal puisque c'est le tribunal qui nomme parce que Maître Boivin a fait la demande en disant Voilà, il y a tant de gens qui de qui ont adhéré. D'après les statuts, on ne peut pas refuser leur adhésion, mais le président refuse de bouger et refuse même de tenir compte de ces adhésions. Et c'est ça qui a permis la nomination de l'administrateur judiciaire.
Karl Et donc cet administrateur, il a eu, comment dire, il a pris la place du président qui était alors en place dans l'association.
Michèle Alors, nous, on savait pas trop comment ça se passait et en fait, on a découvert que c'était même pour eux quelque chose de totalement inédit. Parce qu'en fait, en principe, un administrateur judiciaire gère des entreprises, mais des entreprises commerciales, pas des associations. Même quand on a fait appel à Maître Boivin, qui a été très efficace, elle, elle nous a dit qu'effectivement, elle était plutôt spécialiste du droit des entreprises, mais que après tout, comme on était une association, il y avait beaucoup de choses en commun et que donc il n'y avait pas de raison qu'on ne puisse pas faire comme ça. Et effectivement, ça a marché.
Stéphane Je confirme parce qu'il n'y a pas de réglementation spécifique pour le monde associatif. Le droit et la jurisprudence appliquent les principes qu'on applique au monde des sociétés commerciales. Ce sont les mêmes règles de responsables, globalement les mêmes règles de responsabilité, même si un peu de tolérance quand on est dirigeant amateur, fin bénévole. Mais effectivement, il n'y a pas de règles spécifiques, donc c'est normal que la quelle a été efficace puisqu'elle avait les compétences sans le savoir cette avocate.
Michèle Mais elle nous a dit à plusieurs reprises que nous étions un cas original. Et d'ailleurs, apparemment, vous que l'administrateur judiciaire lui même nous a dit que c'était la première fois qu'il se trouvait confronté à un cas pareil. En fait, puisque en règle générale, très souvent, son rôle, c'était plutôt d'intervenir dans des entreprises ou il y avait des conflits. Et souvent, en fait, quand l'entreprise était plus ou moins en perdition. Donc en fait, ça a été très neuf pour tout le monde.
Yaël Oui, parce que c'est vrai. Michèle, de ce que vous dites, il n'avait même pas l'excuse de dire que vous étiez en fragilité financière à ce moment là. Qui aurait pu justifier un changement de stratégie ou...
Wil La radio allait plutôt mieux qu'avant.
Michèle Oui, justement.
Wil C'est peut être pour ça que ça a attiré des appétits aussi.
Michèle Et je pense que parce qu'en fait, comme je disais, il y avait eu des conflits dans le c.a précédent avec le président qui avait démissionné avec pertes et fracas. Comme je disais, il faut quand même le dire aussi avant que qu'il devienne président, la radio était déficitaire. Tous les ans, il fallait remettre au pot et tout. Et quand il est devenu président, en fait il a, il a mis de l'ordre, serrer les boulons et la radio est devenue en fait tout à fait saine financièrement, comme quand c'est une association. La radio n'a pas à faire du bénéfice, mais effectivement elle s'est retrouvée avec. Comme disait comme a dit le conseil d'administration qui s'était fait élire pour prendre le pouvoir. Un pactole là.
Stéphane Et c'est vrai que ça a peut être faire mal au gauchiste. Mais une association peut faire des bénéfices et ses bénéfices, ils sont redistribués au projet associatif. Ce n'est pas mal, ce n'est pas grave et bien au contraire, ça permet d'asseoir effectivement l'objectif du projet commun et de et de donner des moyens à ce que ce projet commun soit soit réalisé et soit pérenne surtout. Donc tant mieux si une association fait des bénéfices.
Karl Mais elle ne peut pas les redistribuer à ses administrateurs. On est bien.
Stéphane D'accord, ça revient au pot commun pour simplifier et ce n'est pas, ce n'est pas l'objet de faire, mais c'est un moyen au bénéfice du projet associatif. Donc plus une association est saine financièrement, mieux se porte le projet associatif.
Michèle Pour nous, d'une manière, on considère que c'est le moyen de notre indépendance. Aussi effectivement, parce que si jamais on est un peu trop critique et que ça de nouveau quelques ennuis, on sait que on ne va pas être tout de suite dans la galère.
Karl Et alors, pour en revenir donc à cette nomination d'un administrateur judiciaire, donc cette personne arrive. Donc si je comprends bien, elle prend en partie la main sur l'association pour donc théoriquement dans une entreprise assainir les finances. Mais alors là ce n'est pas assainir les finances, c'est assainir la gouvernance. Si on comprend bien, qu'est ce que cette personne a fait? Est ce qu'elle a en fait de convoquer une nouvelle assemblée générale?
Michèle Alors c'était son rôle. Quand Maître Desjours a été nommé, c'était spécifié par le tribunal, puisque c'était la demande des adhérents que son rôle était d'organiser une assemblée générale extraordinaire ou les points exigés par les adhérents seraient votés ou pas. Donc, l'un des points que une des exigences des adhérents, c'était la révocation du conseil d'administration dans son ensemble, de ce qui subsistait donc. Et en fait, mettre dix jours est arrivé, il a essayé, il s'est mis un peu au fait des choses et il se préparait à convoquer cette A.G.. Quand? Patatras, ce premier confinement.
Karl On pensait pas le revoir ici.
Michèle Et du coup, ça a pris beaucoup de retard. En fait, c'est ça le ce qui un peu nous a mis dedans, mais. Mais comme tout le monde en fait. Voilà, c'est qu'effectivement il y a eu ce confinement et après tous les problèmes, après des problématiques de distances de machin, de bidule, patin, couffin. Et en fait l'assemblée générale qui aurait dû être, qui aurait dû être organisée par maître du jour. Lui, il avait prévu, je pense effectivement de l'organiser.
Wil Dans les six premiers mois de 2020.
Michèle Voilà, dans les six premiers mois de 2020 a eu finalement lieu beaucoup plus tard. Et du coup, mettre des jours et rester aux commandes plus longtemps que prévu. Et et bon, il a limité les dégâts. Mais en fait c'est vrai aussi que ça coûte cher à un administrateur judiciaire, mais au moins c'est agir. Était organisé effectivement avec ce qu'avaient exigé les adhérents, mais ça a été rocambolesque.
Karl Ça veut dire que l'administrateur judiciaire a été rémunéré en tant que salarié, comme un salarié par l'association. En fait.
Michèle C'est le cabinet qui l'employait. En fait, il y a eu comment dire.
Karl En fait, est ce que c'était l'association qui devait payer le temps passé par l'administrateur judiciaire sur la structure?
Stéphane Oui monsieur, quand ça va mal, l'administrateur judiciaire, il est payé sur la bête et il y a un privilège et dix pays en premier.
Karl D'accord.
Stéphane Pour la liquidation d'une entreprise qui normalement qui est en difficulté, c'est lui qui a le privilège. Le premier privilège.
Michèle Il a été rémunéré par l'association. Mais bon, finalement donc la vie a été organisée. Et puis? Et puis donc, le conseil d'administration a été révoqué à l'unanimité. Je suis plus utile plus de 200 votants, quelque chose comme ça.
Wil Il faut savoir que à ce moment là, j'étais, j'ai été licencié pour pour des mois. De mon côté, j'avais pris un avocat pour un droit du travail, pour, pour que pour aller au prix en fait. Donc, il y avait deux choses qui se passaient en parallèle mon dossier aux prudhommes et cet espoir là aussi peut être de ne pas avoir à aller aux prudhommes parce que parce qu'on aurait pu changer les choses. C'est ce qui s'est passé au final. Mais j'avais à faire, moi, en tant que un tank, un ancien salarié à l'avocat de la radio qui lui aussi un avocat pris par l'ancienne, l'ancien président qui était sous tutelle de l'administrateur et qui coûtait à la radio. Si donc il y avait, il y avait cet avocat là, qui était qui était contre moi, qui était et qui voulait non seulement me virer, et puis surtout ce que je pouvais dire. Et ça, ça coûtait à la radio aussi, donc on a pas mal. Le budget de la radio a pas mal souffert de tout ça, même si au final on a quand même eu gain de cause. Et je voudrais dire par rapport à ça, c'est que mes collègues salariés qui sont restés en poste ont vu quand même l'administrateur judiciaire d'un bon œil dans le sens ou le dialogue était devenu ubuesque, avec, avec l'ancienne, avec les autres administrateurs. Et c'était du moment que lui était aux affaires. C'était quand même un peu plus clair pour les salariés d'avoir un référent de fraude. Qu'est ce qu'on fait? Surtout pas dans le confinement, etc parce que parce que sinon les rats avaient un peu quitté le navire et les salariés étaient un peu un peu tout seul à gérer tout ça, avec le stress que ça que ça comporte et ne pas savoir ne pas savoir ce que c'est que ce que le président veut puisqu'on ne sait plus qui est le président dans cette affaire. Etc Donc il y a eu beaucoup de stress pendant cette période avec mes collègues qui étaient encore en poste.
Michèle C'est vrai que ça les a protégés quand même l'administrateur judiciaire.
Karl Et alors? Une fois là, j'ai passé le conseil d'administration révoqué. Un nouveau conseil d'administration est élu avec toi. Si je comprends bien Michel qui est membre de ce conseil et comment ça se passe à ce moment là? Comment est ce que vous essayez de remettre les choses à flot et notamment de réintégrer Will?
Michèle Alors déjà, ça a pris un petit moment parce que en fait, quand on ce nouveau conseil a été élu, mettre des jours n'a pas arrêté tout de suite d'administrer la radio parce qu'il fallait la validation du CT. À l'époque c'était le CTR, maintenant c'est l'ars com qui est l'organisme de tutelle des radios libres.
Karl C'est quoi?
Wil C'est le CSA territorial ?
Michèle Voilà. Et en fait ça, en règle générale, tout le monde s'en fiche. En fait, il faut quand même le dire, on en voit aussi. Le conseil d'administration a été réélu ou il y a deux membres qui ont changé et les choses suivent leur cours. Mais là, c'était tellement conflictuel parce que mettre dix jours à lui, à faire aussi, a tellement de mauvaise foi ou de tellement de bâtons dans les roues et tout que donc il voulait être super prudent. Donc il a attendu que le CTS lui dise OK, c'est bon pour nous dire bien d'accord. Maintenant c'est vous les administrateurs, mais ça a pris un je crois que c'était un mois et demi ou deux mois, de quoi faire un site. C'était assez pesant. Et puis donc de toute manière, chez nous, c'était acté dès le début qu'on voulait réintégrer. Toute manière, c'est une demande des adhérents aussi. Voilà. Donc il y a eu le règlement à l'amiable facilité. Du coup, on se sentait. Schizophrène, quoi, avec eux? Avec l'avocat qui avait été pris par les autres pour contrer tout faux. C'était un peu bizarre.
Karl Mais l'avocat qui m'a viré était toujours l'avocat de la radio, mais avec un nouveau conseil d'administration qui lui demandait de me réembaucher alors que c'est lui qui m'avait fait dire ça.
Michèle Ouais donc du coup, c'était un petit peu, non? On est allé le voir à plusieurs et ça a été un peu bizarre quand même pour connaître, mais. Mais bon, ça, ça s'est quand même bien passé. Mais c'est vrai qu'on a eu une période quand même de plusieurs mois ou c'était ou c'était vraiment tendu. Tout le monde restait vraiment extrêmement stressé. Il y a eu quand même des séquelles qui ont été assez longues, je veux dire les salariés. Ça avait été très difficile, mais pour les autres aussi, pour les autres, ça avait été super stressant que le conseil d'administration qui avait pris le pouvoir et qui donc a été viré. Eux, leur truc vraiment est quand même ce management. Management Il faudrait un management plus vertical. Ce genre de choses. Donc il était vraiment quand même dans la dans on est les chefs quand même et les salariés quand même. Faudrait peut être un peu obéir et rester. Oui, une radio engagée, oui, militante non. Enfin, je veux dire on expurger des trucs reçus. C'était assez délirant. Donc il y a eu quand même des séquelles assez longues. Nous même, il faut bien reconnaître, on avait été pas mal stressé. Même en tant que bénévole, ça avait été compliqué. L'A.G ou qui a été organisée par Maître du jour. Il l'avait organisé dans un hall des expositions, une immense salle à Albi. Pareil, avec service d'ordre et tout quand même. Mais il n'y a pas un seul membre du conseil d'administration qui a été viré, qui est venu en fête, mais on savait pas. On se disait si ça se trouve, ils vont venir, ils vont faire un scandale. L'avis sera pas valable, tout était possible.
Wil Il faut dire que Albi, ce n'est pas la préfecture du Tarn, mais c'est pas une ville énorme. Moi, en tant que salarié licencié par exemple, j'avais peur à chaque coin de rue de me trouver nez à nez avec, avec des ministres à tort, qui qui, de mauvaise foi, m'avait avait viré.
Yaël Et pendant tout ce moment là, comment vous faisiez enfin les émissions? Comment elles décidée, décidées? Cerveau Continuez à faire le programme qui était prévu initialement.
Michèle Alors pendant non. Pendant que ça a été cette prise de pouvoir, ce putsch, beaucoup d'émissions ont été supprimées. Justement les émissions trop militantes. De toute façon, ça déjà, c'était clair. Mais carrément. Enfin, ils ont expurgé la base musicale des chants trop militants. C'était du délire quoi en fait. C'était vraiment n'importe quoi. Donc ils ont supprimé un certain nombre d'émissions. Et puis il y a eu beaucoup de gens aussi qui, par soutien, ont décidé d'arrêter de faire des émissions tant que les choses n'étaient pas réglées.
Wil Et après, ça a été une année, c'était un éco vide. Donc c'était ça ou c'est ça? Donc qui est ça, garant de la grille des programmes et que la grille normalement, si elle est déclarée théâtre, elle ne doit plus bouger pendant la saison. Ils ont été indulgentes de toute façon sur cette année là avec beaucoup de radio, parce qu'ils savaient que justement, tout le monde ne pouvait pas produire régulièrement les émissions, vu le contexte. Donc, c'était aussi un fait. On ne leur a pas trop taper sur les doigts parce que c'était une année spéciale. Mais c'est vrai que la programmation, ça ressemblait pas à grand chose. À part les salariés qui essayaient de faire, de maintenir un peu quelque chose, sinon il n'y avait pas grand chose qui se passait à l'antenne et les gens l'ont entendu dire.
Michèle Mais le soutien a été vraiment massif parmi les adhérents, parmi les sympathisants. Et c'est vrai que quand je disais après, il y a eu des séquelles parce que on était tous vraiment extrêmement stressés. Mais mais c'est vrai que ça a été aussi très réconfortant d'être aussi soutenu.
Yaël Merci beaucoup pour ce témoignage. Peut être pour aider avant de passer au regardais d'experts et pour comprendre un peu plus ce comment, comment ça a pu se passer, ce dérapage. Même si en fait, vous l'aviez quand même 20, vous l'avez quand même bien bien raconté. Un moment, Michel a dit qu'il y avait des dans les statuts, en fait des articles qui étaient contradictoires. Est ce que vous le savez comment ces statuts ont été ont été rédigés à l'origine?
Michèle Alors à l'origine, je pense que les statuts ont été rédigés vraiment il y a 40 ans et ils avaient été rafraîchis. Mais c'était quand même minimaliste, ça avait été rafraîchi, mais c'était vieux. Et c'est vrai que c'était des choses qui dataient beaucoup et qui avaient été faites un peu par dessous la jambe. Parce qu'au départ Radio Albigeois, c'était une radio libre et au départ les radios libres, c'était trois francs six sous trois micros, le même au niveau du matériel. Il y avait que des bénévoles, donc il n'y avait pas de salariat payé. Le matériel était basique, les studios étaient basiques et en fait une radio libre. Finalement, au niveau de la prise de pouvoir, ça n'intéressait pas grand monde parce que c'était quelque chose de très simple et de très de très basique finalement. Ouais donc il y avait pas de deux. Il n'y a pas vraiment de luttes de pouvoir. Pendant très longtemps, il y a pu y avoir des luttes d'ego. Évidemment, il y en a toujours dans les associations. Ça, je pense que vous le savez aussi. Mais il y avait pas de luttes de pouvoir, il n'y avait pas de deux. Personne n'avait essayé quand même totalement de s'emparer du média lui même et.
Karl Les notamment les recrutements qui ont commencé à arriver donc après la création de l'association et de la création de la radio dont tu disais que effectivement au départ c'est beaucoup bénévole. Mais donc à partir d'un moment, il y a des salariés qui sont embauchés dans votre radio et à ce moment là, vous n'avez pas non plus de nécessité de revoir les statuts, notamment pour prendre en compte les besoins ou les esquisses qui est ce qui est nécessaire aux salariés dans leur rôle, leur regard au conseil d'administration?
Michèle On l'a fait, mais récemment justement. Donc ça, ça vient d'être fait. En réalité, après cet épisode.
Wil Pour dire je suis à la radio, salariée depuis 2013, j'étais un auditeur et bénévole. Avant, en tout cas depuis que je suis arrivé, j'ai remplacé quelqu'un qui était là depuis presque 20 ans je crois. Donc il y a eu, je crois, dix ans de bénévolat pur. Ensuite, 20 ans avec un technicien, ça coïncide un peu avec l'arrivée de l'informatique aussi. Et puis les exigences du C.A. Ça aussi, c'est à dire qu'on pouvait qu'on pouvait à l'époque passer la même cassette tout le week end. Et alors que il y avait beaucoup plus de bénévoles qui faisaient des émissions sur des heures différentes, ce qui faisait qu'il y avait toujours quelque chose à l'antenne. Ou alors de temps en temps, c'était une boucle. Mais avec le CSA qui oblige à émettre 20 4 h sur 24 etc il faut l'informatique, il faut des logiciels d'automation, donc il faut les compétences pour les faire tourner. Donc il y a plein de choses comme ça. Donc avec l'informatisation, arrive aussi la nécessité d'un salariat expert. Mais c'est vrai que moi, depuis 2013, quand je suis arrivé, c'était les premières années ou le C.A. a décidé que les emplois seraient pérennes. Jusqu'à présent, il me semblait que me semblait que c'était plutôt de l'emploi aidé de six, neuf mois à douze mois et sans repasser à notre. Il y a eu beaucoup de turn over, à part le technicien principal qui était là depuis longtemps, lui. Sinon, ce n'était pas l'objectif de viser des CDD en 2013. Quand je suis arrivé, le président de l'époque a dit Il faut sécuriser tout le monde, donc en fait. Donc là, on va pérenniser les emplois. Du coup, il y a une plus de cohérence dans ce qu'est la radio, dans ce qu'est l'antenne, parce que justement les salariés restent en place, qu'ils évoluent, ils sont formés, etc et je pense que avant ça, avant 2010 peut être justement les salariés, il n'apparaissait pas dans les statuts parce qu'en fait c'était c'était une aide ponctuelle, mais c'était pas, c'était pas quelque chose de structurant.
Michèle Parce que la radio n'avait pas été conçue avec des salariés en fait. Donc ça a beaucoup évolué. Et là, quand on a retravaillé les statuts pour nous, ça a été une question effectivement importante de savoir, de savoir ou les salariés intervenaient dans ces statuts. Et on a essayé de faire avec ces statuts quelque chose qui donnait aux salariés. En tout cas aussi, une sécurité passe pas seulement par rapport à l'emploi, mais quelque chose pour qu'ils aient une voix qui puisse intervenir et qui puisse effectivement donner l'alerte et réclamer aussi parce que comme on est donc une association loi 191, c'est compliqué. Les salariés ont une voix consultative, mais en fait, il faut qu'on fasse très attention par rapport au pouvoir décisionnaire, puisqu'il n'y sont pas censés profiter effectivement à voir autre chose que leur salaire. Dégager un autre profil, voilà que leur salaire par rapport à leurs interventions dans l'association. Mais est ce qu'on a essayé de faire avec nos nouveaux statuts? Est ce qu'on a rentré dans les statuts? C'est le fait qu'ils ont une présence ou à toutes les réunions du conseil d'administration et qu'ils ont un droit d'expression totale et qui doit être pris en compte et que ça doit être noté. C'est à dire qu'ils sont pas juste censés intervenir pour répondre à des questions, ce genre de choses. Ils ont le droit de dire ce qu'ils pensent. Ça doit être noté quand ils sont en désaccord et après ça leur donne la possibilité de prévenir d'autres gens s'ils estiment qu'on fait des choses qu'on n'a pas à faire.
Karl Et donc, on voit bien que les statuts, c'est important, ce qui va nous permettre de passer précisément à la question d'experts.
Yaël Merci beaucoup Karl et surtout merci beaucoup Will et Michèle pour votre aide, pour votre témoignage. Effectivement, aujourd'hui, on reçoit Stéphane Courtois qui est juriste au service associatif de la MAIF et qui va nous parler de bien des statuts justement et de des grands principes à quoi il faut faire attention quand on fait des statuts et surtout les statuts, à quoi ça sert? On l'a bien vu là, dans dans le témoignage et dans l'affaire de la radio albigeoise. La rédaction des statuts, c'est un passage obligé pour les assos. On y passe tous, mais souvent c'est assez, c'est assez négligé. Je pense qu'on a été beaucoup à regarder des modèles et à essayer de faire des copier couper coller plus ou moins fructueux. Disons, disons le comme ça. Du coup, Stéphane. Peut être pour commencer les statuts, ça sert à quoi alors?
Stéphane C'est vrai qu'on vient de voir un vrai cas d'école. Et moi, je le retiendrais. Je m'en servirais si, si. Mes amis de la radio albigeois sont d'accord. En tout cas, si c'est vraiment vraiment ça, ça balaye un peu toutes les difficultés et tout ce qu'il faut faire et tout ce qui était bien fait aussi après coup. Donc pour débuter, l'association, on l'a, on l'a entendu tout à l'heure. C'est une construction juridique, mais c'est surtout une construction humaine. Et comme ça a été dit aussi quand l'association était créée, c'était des statuts qui ont été écrits comme ça peut être sur un coin de table, on a fait du copier coller. Enfin, à l'époque, on réécrivait, on ne fait pas de copier coller. Mais ce qui, ce qui faisait vivre le projet associatif, c'était le collectif humain. Et quelque part, le statut, on s'en fichait. Et tant que le collectif Tout le monde avançait dans le même projet, avec les mêmes intérêts, on se moque un peu du cadre juridique. Mais ces conf, ça commence à plus aller entre les personnes que là, les statuts reprennent tout leur sens et ou ça peut poser difficulté. Et pour ce faire, la loi 1901 a prévu la liberté totale de rédaction d'articulation du contrat, parce que c'est un contrat entre les parties prenantes et les parties prenantes qui vont pousser le projet associatif. On peut faire tout ce qu'on veut en droit, assure, pour, pour, pour rédiger et rédiger les statuts. Il n'y a pas de règles précises. On se réfère au cadre général du droit des contrats en France. C'est vrai qu'il y a des contraintes administratives qui nous font un petit peu obliger à avoir un cadre. Un cadre un peu formaliste du président, du bureau de trésorier, du secrétaire général. C'est lui aussi que la préfecture demande souvent un interlocuteur, un représentant. Et par principe, on estime que le représentant, c'est le président. Mais ce n'est pas parce qu'effectivement on demande un représentant qu'on ne peut pas avoir comme maintenant dans la radio et le budget, il y a une direction collégiale. Ça, c'est tout à fait possible et d'ailleurs c'est ce que nous on voit quand on pose la question et quand on a des difficultés à trouver des personnes qui veulent s'engager. Moi je pousse la direction collégiale puisque là on est plus fort à plusieurs, avec les mêmes droits, avec les mêmes obligations. Mais surtout, ça permet d'avoir une répartition des responsabilités et de pouvoir s'appuyer sur les autres pour pouvoir agir. Sans vouloir prendre toute la responsabilité, parce que parfois il y a des craintes aussi de quelque part de pouvoir aller en prison si on est président, ce qui est assez compliqué pour le coup. Là, les anciens présidents ne sont pas allés en prison. C'est assez compliqué à y aller quand même. Mais l'idée, c'est ça, c'est pour rassurer et encore vivre à l'engagement, l'engagement militant, l'engagement bénévole. Donc cette liberté, cette liberté de contractuel. Elle a un côté positif à côté négatif, comme toute médaille positive, c'est on peut faire ce qu'on veut, mais négatif c'est qui? S'il est mal fait que si ça dégénère dans les relations humaines, ça peut être une source de blocage comme ça a été avec deux articles contradictoires qui faisaient qu'effectivement mon Denis fallait trancher. Et la seule solution pour trancher c'était la justice. Voilà. Donc ça, ça, c'est la base. En théorie, je vais vous parler d'en théorie puisque la vie, on vient de la voir. Mais comme disait des proches, en théorie tout va bien. C'est que normalement, les statuts et le règlement intérieur, tout ce qui va en découler, il est au service du projet. Donc il doit normalement se faire non pas à la va vite, mais se faire des manières posément et faire en sorte que ce soit un outil au bénéfice du projet associatif et essayer d'anticiper effectivement les modes de gouvernance et la pratique associative que l'on a et les relations humaines que l'on veut mettre derrière. C'est pas grave d'avoir quelqu'un dans l'absolu qui a qui? Qui n'est pas un autocrate mais qui prend des décisions s'il a les compétences et si on s'appuie sur lui. Et si au final, comme ça a été un peu dit tout à l'heure aussi, le président, même s'il était un peu autocratique au sein du C.A.. Par contre, dans ses relations avec les salariés, il allait dans le bon sens. Il avait une écoute. C'était un manager au sens moderne du, du, du, du terme et. L'associatif se poursuivait. L'objectif était de développer la culture occitane et c'était ça qui était mis en place. Et puis en plus, c'était un bon gestionnaire. Il arrivait effectivement à assainir la gestion, donc ça ne pose pas de soucis en soi. Voilà donc avoir un dirigeant un petit peu fort, une direction un peu forte. Ce n'est pas un problème en soi, sous réserve que tout le monde y retrouve son compte et que l'objet social et que le projet associatif perdure. Donc il n'y a pas de bonne règle en fin de compte. Ce qu'on dit effectivement, c'est que il faut que l'organisation juridique soit en phase avec la vie à l'intérieur de la structure. Par contre, il y a quand même quelques règles à respecter. C'est la formalisation de tout ce qui peut être fait, tout ce qui peut être dit. Donc, quand on est dans une direction collégiale, comme comme actuellement, il faut absolument que dès qu'il y ait une décision qui soit prise, elle soit validée par le bureau. Je ne sais pas si y a un bureau qui a été recréé derrière, mais ça, c'est important pour sécuriser les décisions et sécuriser les administrateurs. Ça, c'est très important.
Yaël Et je trouve que c'est hyper intéressant que de dire que ça me rappelle quand on a rédigé les statuts dans mon association ou ou justement peut être pour refaire l'historique. En fait non. N'étaient que deux au départ et d'ailleurs je dois avouer que la première fois qu'on a créé l'association, c'était d'abord pour.
Stéphane C'est le minimum pour créer l'association.
Yaël Oui, c'est ça, mais c'était vraiment le minimum. Et c'était surtout parce qu'on allait recevoir de l'argent pour en organiser des événements. Et donc on faisait passer un chapeau pour récupérer des dons. Et une fois que vous avez des dons, il faut aller dans une banque pour parler de détournement de fonds. Et quand vous allez à la banque, on vous demande d'avoir un statut de.
Stéphane Une personnalité juridique.
Yaël Juridique, de personnalité juridique et donc on ne pouvait pas rester en collectif et donc on s'est mis en association. Mais donc là, dans ce cas là, tu te projette dans un collectif futur qui en fait n'existe pas. Voici comment faire avec.
Stéphane La souplesse que donne le 901 par rapport à par rapport au statut commercial qui est un peu plus rigide et vraiment contrôlé. C'est que rien n'empêche de réviser les statuts et c'est pour le coup. Ça a été fait parce qu'il y a eu ce qu'il y a eu, ce sont ces difficultés, mais c'est aussi ce n'est pas un drame, bien au contraire. Il faut faire vivre effectivement les statuts, les règles ou simplement le règlement intérieur ou l'organisation. Il faut les faire évoluer par rapport à l'évolution de l'association et c'est ça qui est important. En fin de compte, c'est que l'association est une personne juridique, mais c'est une personne morale particulière qui vit un projet associatif. Il est jamais, il est jamais figé. Et là, on le voit, on le voit bien encore avec. Là, avec l'évolution de l'évolution de la radio qui avait au départ une visée très occitane, occitane, très précise, très militante. Le mot était dit aujourd'hui, qui s'est ouverte à une démarche beaucoup plus, beaucoup plus ouverte et donc tout en.
Yaël Restant militant tout en restant.
Stéphane Consultant. Mais étant salarié d'un assureur militant, ça ne pose pas de difficultés. Voilà. Donc on dit souvent apprendre de ses erreurs. C'est vrai dans sa vie personnelle, mais c'est vrai aussi pour pour l'association. Et là, pour le coup, il y a eu des erreurs, ils les ont corrigées et peut être que demain, ils seront amenés à corriger de nouveau les l'organisation qui étaient définies aujourd'hui.
Karl Mais souvent, on dit que les statuts, ils ont aussi un rôle protecteur pour les associations. C'est un peu ce qu'on voit aussi avec le cas de la radio Albigès. Là, c'est que finalement leurs statuts ne les ont pas protégés et donc dans quelle mesure on arrive à produire des statuts qui à la fois collent à notre modèle organisationnel mais qui sont protecteurs à la structure.
Stéphane Ce que l'on dit, c'est qu'il est protecteur pour les personnes qui représentent l'association. C'est à dire qu'aujourd'hui, ce qu'on peut reprocher à un administrateur, c'est ne pas respecter les statuts. Ne pas respecter le mandat que l'association lui a donné. Il peut y avoir les statuts, puis on peut lui donner un mandat spécifique pour une mission autre. Et donc ce qu'on peut lui reprocher parce que l'association peut reprocher à un administrateur ou un mandataire, ça peut être aussi un adhérent ou un dirigeant de fait. Pour le coup, c'est de ne pas respecter. Mais pour un dirigeant de droit, c'est ne pas respecter les statuts et ce non-respect s'il cause un préjudice à l'association. Dans ces cas là, il peut voir sa responsabilité en tant qu'administrateur, en tant que mandataire social engagé. C'est ça? Ça sert à ça de le respecter, les statuts. C'est juste pour la protection de la personne qui représente.
Karl En fait, ce n'est pas une protection préalable, c'est à dire qu'elle n'est pas censée empêcher de mauvaises choses, mais elle est censée permettre de corriger ce qui s'est mal passé.
Stéphane Tout à fait. Mais après, si on a une mauvaise interprétation ou si on a des articles qui s'opposent aussi. Pour le coup, moi j'ai un peu. J'ai été très attentif. Il y avait l'avocat des méchants qui disait non. C'est l'article du président des statuts qui dit que le président doit convoquer. Et puis il y avait l'autre avocat qui dit au final, ça se plaide puisqu'il y a un autre article qui dit que la majorité est en droit aussi de convoquer une AGO. Qu'est ce qu'on fait? Voilà. Il n'y a pas de faute qui on veut arrêter. Tout le monde respectait les statuts. On n'a pas dérogé aux statuts. Après, ce qu'il a peut être fait mal fait, c'est de ne pas accepter de prendre les nouvelles adhésions. Mais quelles étaient après effectivement les conséquences négatives pour l'association? Si au final, l'association continue à faire des bénéfices, il n'y a pas de mise en péril du projet associatif. C'est là que ça devient difficile ou ça devient assez difficile. On revient un peu, il faut qu'il y ait un préjudice. Mais voilà, les statuts doivent être peut être penser à ça. Il faut peut être penser au pire pour se dire mais si on est trop rigide, après, on peut aussi bloquer l'engagement et la mobilité. Parce que le projet, encore une fois, il évolue. Voilà. Et ce qui est important, c'est peut être revoir. Souvent, il y a des difficultés parce que il y a un projet associatif qui était très, très réduit et l'association a avancé et on a des actions qui sont plus en phase avec le projet associatif. Et là, on peut revenir aussi à des décisions qui pourraient mettre en difficulté un représentant, un mandataire, président, trésorier ou administrateur. Aujourd'hui, l'association a des actes qui ne correspondent pas aux statuts.
Yaël Ça me fait penser à gérer. J'entends des conseils qu'on m'avait donné à l'époque et notamment un qui était de dire les statuts il faut que ce soit le plus léger possible et tout mettre dans le règlement intérieur parce que c'est plus facile de changer le règlement.
Stéphane C'est pour ça que j'évoquais le règlement intérieur.
Yaël Que les statuts. Mais je dois avouer que dans notre structure, on a fait effectivement des statuts. Je pense qu'on n'a jamais relu depuis quand? Depuis qu'on les a refait ou ont été du coup de deux ans et 80, donc il fallait peut être les regarder. Et du coup, le règlement, à chaque fois, il y a écrit voir règlement intérieur, voire règlement intérieur. Mais du coup, je sais pas si je dois le dire. Mais en fait, on n'a pas de règlement parce qu'on ne l'a jamais écrit. Donc du coup, deux questions par rapport à ça. Le premier est ce que tu peux peut être clarifier la différence entre statuts et règlement intérieur? Et du coup, est ce que c'est parce que c'est vrai que moi, je crois qu'on m'avait aussi dit que quand tu changes les statuts, il faut les republier et du coup, ça coûte de l'argent.
Stéphane Et il y en fait maintenant plus.
Karl Depuis un an, la publication des statuts est gratuite.
Stéphane Alors les statuts c'est le contrat de base qui va créer. C'est pas les statuts qui ont crée, c'est la publication, la déclaration en préfecture. Et pour pouvoir effectivement matérialiser la création de la de l'association et lui donner la personnalité juridique capacité à ouvrir un compte, capacité à embaucher, capacité à faire des bénéfices. Tout ça, ça va. C'est les statuts qui vont formaliser qui vont concrétiser la création de cette personne en fin de compte. Donc ils peuvent être assez, c'est assez comme tu dis. Là, c'est l'acte assez simple. Ce qu'il faut, c'est que l'objet social sollicite. Bien entendu, c'est la seule vérification qui est faite, mais après à l'intérieur et la préfecture va demander un représentant, on a des, on a des des fonctionnaires un peu têtus qui ne connaissent que le président, que le trésorier et que le secrétaire qui ont dit j'ai pas le président, mais c'est pas grave. Il faut arriver à lui dire que la loi 901, il n'y a pas beaucoup d'articles ou vous voyez président, ce n'est pas noté. Donc moi, j'ai un mandat dans le statut. Il est noté que le représentant, il va être désigné par un mandat. Donc c'est juste, ça sert juste à ça. Après la vie intérieure, ça peut être le règlement intérieur. On peut définir des mandats spécifiques en fonction des besoins et de l'évolution. La seule alerte de ce que je disais tout à l'heure, c'est attention à l'objet, à l'objet social. Il faut à la fois qu'il ne soit pas trop restreint et pas trop large non plus. Il faut se donner les moyens que l'objet social permettent d'anticiper l'évolution. Sinon on sera obligé de repasser devant devant la préfecture et refaire les statuts. Voilà. Mais c'est davantage dans les vieux quotidiens. Peut être le règlement intérieur qui est. Le plus important et des mandats que les statuts ont eux mêmes, sous réserve à ce qu'on soit volonté d'avoir une décision collégiale. Et c'est là ou il faut y repasser. Voilà.
Yaël Merci beaucoup Stéphane. Je pense qu'on peut passer à la dernière partie de l'épisode.
Karl Et dernière partie où on voulait revenir avec vous, Will et Michel notamment. Comment est ce que ensuite vous en êtes? Vous en êtes sorti comme tel ici? Vous avez trouvé comment est ce que vous avez réagi et peut être justement ont parlé des statuts. Qu'est ce que vous avez apporté comme modifications précisément dans vos statuts? Lorsque, lorsque vous êtes sortis de cette situation et que vous avez pu reprendre la main sur l'association.
Michèle Alors on a modifié pas mal de choses dans les statuts. La première chose qu'on a modifié, c'est par rapport justement à l'élection des administrateurs et des administratrices ou on s'est dit bon machin élu avec deux voix, ça c'est fini. Maintenant, effectivement, pour être élu administrateur ou administratrice, il faut obtenir la majorité des voix des des adhérents représentés. Donc il n'est plus question.
Karl C'est une bonne chose.
Michèle Mais nous aussi on trouve. Ensuite, on a complété. On a vraiment clarifié cette histoire de convocation à l'assemblée générale puisque en fait, nous, on se disait voilà dans une association, le vrai pouvoir, normalement, c'est l'A.G. C'est l'ensemble des membres, tous les adhérents. Ils ont droit à la parole et tous les adhérents. Ils ont droit à un pouvoir de décision dans la conduite de l'association. Maintenant, c'est évident que par exemple, quand on a 100 ou 150 adhérents, c'est pas forcément pratique. Ils vont pas venir tous les jours dire Ah mais moi je voudrais, je voudrais ça. Donc on s'est dit effectivement l'ensemble des adhérents l'A.G, elle élit des administrateurs qui eux mêmes élisent un bureau qui est chargé de la gestion, on va dire plus quotidienne. Donc on s'est dit si à un moment les adhérents trouvent qu'il y a un problème, il faut qu'ils puissent convoquer, nager eux aussi indépendamment du bureau puisque normalement c'est le bureau maintenant qui convoque. On s'est dit OK. Si la moitié des adhérents veut convoquer une A.G., la moitié des adhérents convoque une A.G.. Là, il n'y a plus d'histoire. En tout cas, la moitié des adhérents peut demander au bureau de convoquer l'A.G. Et si le bureau ne le fait pas dans les deux mois, les adhérents s'organisent. Voilà, on a mis la limite des douze mois parce que bon, de toute manière, ça se convoque pas non plus. Il faut envoyer des convocations justement. Et donc il faut trouver une salle. Enfin bon, c'est toujours un peu, ça prend un peu de temps, mais pour nous, là, c'était clair. On s'est dit OK. Si les adhérents estiment qu'il y a un problème, eh bien il faut qu'ils puissent eux mêmes convoquer et eux mêmes mettre un ordre du jour en place et voter. Voilà. Et puis on a fait ça aussi pour pour la majorité des administrateurs, c'est à dire ceux qui ne sont pas au bureau s'ils estiment qu'il y a un problème et qu'ils sont plus de la moitié, ou d'ailleurs avec des membres du bureau ou pas, ils peuvent eux aussi convoquer une A.G.. Donc en fait pour nous, alors après à un moment, on a eu des discussions du genre Ouais mais alors tu te rends compte si jamais ils sont pas contents pis qu'ils s'amusent à convoquer des A.G. tous les trois mois comme ça, en gros, on leur a dit non, mais vous avez vu la galère que ça a été pour nous pour le faire? Évidemment qu'ils ne vont pas faire ça tous les trois mois.
Stéphane Non, mais je suis en aparté, je trouve ça bien. Vous avez construit ou anticipé un contre pouvoir par rapport à votre histoire? Voilà, on a appris de ses erreurs et c'est très bien. Ça donne une possibilité de maintenir le projet et de faire évoluer, de d'éviter ce putsch en fin de compte. Vous avez donné les moyens de ne plus réitérer ce que vous avez subi.
Yaël Vous vous êtes fait aider par un, un ou une juriste pour les réécrire.
Michèle Non, on ne s'est pas fait aider par des juristes. Mais une des membres du bureau collectif a des des compétences un peu. Elle a travaillé effectivement un petit peu avec des juristes et des avocats. Donc en fait, elle a participé beaucoup à la rédaction des nouveaux statuts.
Wil Il se trouve que, en fait, dans le Tarn, notre notre affaire a fait pas mal parler. Il y a d'autres associations qui ont réécrit aussi leurs statuts en 2001 ou en 2020. Qui est en train de lancer des gros chantiers? C'est parfois six mois de travail avec des gens et des gens qui sont justement on avait une personne en début de la réécriture pour les statuts de Radio Albigeois qui étaient qui venaient d'une autre association qui a deux salariés et qui fait la promotion de l'agriculture biologique. Un groupe qui est une grosse grosse association sur le Tarn et qui venait de réécrire ses statuts suite à notre affaire et du coup qui est venu aider à l'écriture des statuts de Radio Albigeois. Donc il y a une interassociatif aussi pour participer, pour voir un peu quels sont les cas particuliers de chacune des associations et qu'est ce qui pourrait? Qu'est ce qui pour profiter au fil de l'expérience de chaque association? Quels sont les angles morts des statuts? Et il me semble que pour revenir aux statuts, il y a aussi une ancienneté demandée, c'est à dire qu'on ne peut pas. Être élu administrateur. Si on n'a pas un minimum d'historique avec l'association.
Michèle C'est six mois en fait. On a aussi mis ça dans les statuts. Pour être élu administrateur, il faut avoir six mois d'adhésion. Et puis on a un bureau collectif. Maintenant, on n'a plus de président machin tout ça. Donc on est tous juridiquement coresponsables. Mais c'est vrai aussi. C'est pas seulement la coresponsabilité pour nous, juridiques, qui est importante, c'est que réellement il n'y a plus de voix prépondérante par rapport à ça. On est tous ce qu'on est, oui, on est tous égaux par rapport à ça aussi dans les responsabilités. Même pas vis à vis des adhérents, vis à vis des salariés. Et certains d'entre nous sont on s'occupe plus de telle ou telle chose, mais il n'y a pas en fait de trésorier de machin de tout ça. En fait, on est vraiment en principe tous coresponsables. Après, comme je disais bon, effectivement, au niveau des compétences, moi je m'occupe plus de la trésorerie, donc je suis plus au courant que les autres. Mais ce n'est pas pour ça que j'ai quand dire j'ai un chien, j'ai un droit de regard ou des informations qu'ils n'ont pas.
Wil Pour parler aussi du fait qu'on disait tout à l'heure qu'il y a des gens qui ne se sentent pas non plus d'être investis à ce point là, puisque là, c'est des bureaux tous les quinze jours avec les salariés, donc c'est quand même assez chronophage. Il y a des gens qui ont décidé justement de rester dans le C.A. sans responsabilités au bureau collégial. Donc ce n'est pas non plus un collège solidaire complet. Comme il peut y avoir dans d'autres associations ou fait il y a plus de bureau. C'est un collectif. Là, c'est c'est qu'il y a quand même deux étages, parce qu'il y a des gens qui sont, qui ont, qui ont fait partie de la bataille mais qui se sentaient pas non plus de venir tous les quinze jours sur place, mais qui sont tous les mois.
Michèle Et c'est tous les mois et qui font partie. On a des commissions, il y a des commissions pour organiser l'anniversaire de la radio, donc ils s'occupent plus de l'organisation des fêtes ou de ce genre de choses. Et puis effectivement, on a, on a inscrit dans les statuts aussi. Donc, comme je disais, la présence des salariés et la voix consultative des salariés au bureau. Ça, ça y était déjà, mais notamment au Sénat aussi.
Stéphane Justement, à ce propos, j'ai une question à vous poser par rapport à votre volonté d'inclure davantage les salariés et je trouve ça très bien. Est ce que vous avez pensé à changer de statut, changer de statut juridique, à passer sur une logique type coopérative ou société coopérative d'intérêt collectif? Les SIG, qui sont des structures commerciales mais avec une organisation et un projet qui est très proche de la philosophie associatif puisque c'est une personne, un associé, une voix et les salariés sont ont les mêmes voix que les dirigeants. Ils peuvent devenir aussi gérant éventuellement. Est ce que ça, vous l'aviez? Vous l'avez, vous y avez pensé ou c'est une rue ou pas du tout?
Michèle On l'a envisagé. Mais en fait, pour dire les choses simplement, on était fatigué quand même aussi.
Yaël Ca sera l'étape d'après.
Michèle Et ça nous a semblé quand même un gros morceau pour nous.
Stéphane Vous avez un bon avocat. Il va vous conseiller.
Wil Et je parle aussi en connaissance de cause parce que je suis administrateur d'autres associations. Ou on s'est posé la question, notamment quand je parlais de l'association qui qui promeut l'agriculture biologique. Pour moi, la cité, c'est nature et progrès. Donc c'est une pionnière de la culture biologique, une association qui a 50 ans, voire un peu plus. Et dans le Tarn, elle est très très implantée. Et effectivement le groupement de producteurs bio qui s'organise pour défendre des cahiers des charges etc se pose toujours la question de pourquoi on a des salariés, si, si on reçoit des subventions pour défendre la culture alors que les producteurs eux mêmes se payent mal. Par exemple, comprendre c'est à dire que les salariés sont mieux payés que la plupart des producteurs bio du Tarn. Donc il y a des qu'il y a des aberrations comme ça et on se dit peut être là, cela fixerait une option. Sauf que le modèle économique, effectivement subvention, eh bien il est quand même très très orienté sur les associations. Avoir des subventions avec une éthique, c'est possible, mais c'est quand même d'autres, d'autres enjeux et c'est une autre ingénierie aussi.
Karl Et ce sera le sujet probablement d'un autre épisode de Questions d'Asso ou en tout cas on espère. Merci Will. Merci Michel, merci Stéphane de nous avoir accompagnés et d'avoir répondu à nos questions pour ce nouvel épisode de Questions d'Asso. Le podcast par et pour les assos. Et merci à vous de vous avoir écouté. On espère que cet épisode vous aura été utile et que vous aurez pris du plaisir à l'écouter. Si notre discussion a pu faire écho à des situations que vous avez pu vivre, nous vous invitons chaleureusement à nous le dire en nous envoyons vos témoignages par mail que vous trouverez dans la description de cet épisode. Pour rappel, vous pouvez nous suivre sur votre plateforme de podcast préférée sur Soundcloud, Spotify, Deezer, Apple Music ou Google Podcast. Vous pouvez également vous abonner à notre newsletter pour ne manquer aucun épisode et vous retrouverez toutes les informations, les liens et les ressources que nous avons évoqués durant notre discussion sur notre site web. Cet épisode a été réalisé aujourd'hui avec le soutien de la MAIF. C'était Reha Simon de synchrone TV à la réalisation. La jolie musique que vous allez maintenant entendre est l'œuvre de Sound of Nowhere. Merci de nous avoir écouté et rendez vous le mois prochain pour un nouvel épisode de Questions d'Asso.